C’est le même principe que la pêche à l’anglaise puisqu’il s’agit là aussi d’aller chercher le poisson au large. Mais cette technique est destinée à la pêche en rivière, là où il y a du courant et où les fonds peuvent être importants.

Le principe de base est de pêcher de la même manière qu’à la grande canne, c’est-à-dire de prospecter une coulée en retenant, voir bloquant la ligne pour provoquer la touche, le tout à une distance comprise entre 20 et 50 mètres ou plus.

Pour pratiquer cette pêche il faut s’équiper d’une canne télescopique à anneaux, d’une longueur d’au moins 5 mètres. On en trouve facilement jusqu’à 7 mètres en France, mais les Italiens, spécialistes incontestés de cette technique utilisent des cannes allant parfois jusqu’à 10 mètres.

Le moulinet, garni de fil de 15 à 20 centièmes non coulant, peut être classique ou capoté.
La ligne en elle-même, doit être du même type que pour la pêche à la grande canne dans le courant, c’est-à-dire équipée d’un flotteur généralement de 4 à 10 grammes. La différence sur la ligne va se situer au niveau du bas de ligne, qui doit être plus long au moulinet, et rattaché au corps de ligne par un micro émerillon.

Bien sûr on peut pêcher à la bolognaise en eau morte, c’est-à-dire sans courant, tout comme il est possible de pratiquer l’anglaise dans le courant. Toutefois, ces deux techniques sont plus spécialement faciles à mettre en œuvre et rentables dans les conditions que l’on a vu précédemment.

On doit être particulièrement vigilant à l’amorçage pour la pêche à la bolognaise. Il faut en effet bien veiller à préparer son coup en aval du flotteur, la ligne n’étant bien pêchante que lorsqu’on peut freiner ou retenir celle-ci. Les touches sont en général bien marquées, et cette technique permet de toucher de beaux poissons, souvent peu enclin à s’approcher du bord.

Deux écoles existent concernant la manière de constituer la plombée. Soit celle-ci est massive (quelques plombs assez forts ou une olivette plus quelques plombs), soit elle est faite d’une série plus importante de plombs étalés qui permettent d’avoir une ligne plus souple pour des pêches plus délicates. C’est ce montage qu’utilisent plutôt les pêcheurs transalpins qui sont souvent confrontés à des pêches techniques de chevesnes à longue distance.

Dans tous les cas, la pêche à la bolognaise, bien qu’assez peu pratiquée en dehors de la compétition, apporte des sensations extraordinaires puisqu’elle permet de toucher de gros poissons dans le courant.